Miguel Nosibor
Danse hip hop
Miguel Nosibor fait partie des pionniers du mouvement hip hop en France, ceux qui ont été marqués par le message philosophique d’Afrika Bambaataa (fondateur de Zulu Nation), à l’origine de ce mouvement artistique né à New York (Bronx) en même temps – on l’oublie trop souvent – que la globalisation et l’explosion des industries culturelles.
Autre influence tout aussi importante, également revendiquée par Miguel, celle de l’animateur multicartes Sidney et de sa « cultissime » émission hebdomadaire sur TF1 (hip hop, 1984), devenu quasiment – ça aussi, on l’a oublié – la toute première université populaire virtuelle entièrement consacrée à la danse.
En 1999, Miguel crée son premier solo intitulé Daïji.Il y est déjà question de faire une pause pour interroger « l’être en transformation – l’idée de la chrysalide », un propos cher à Miguel. Claudine Moïse, socio-linguiste, écrivit dans son livre « les danseurs du défi », à propos de ce solo : «de cet acte dansé pourraient naître des forces mystérieuses, propre à agir sur le surnaturel, à plaire aux esprits…».
Depuis la ferveur de ses commencements, à laquelle Miguel demeure légitimement attaché, plus de quinze ans se seront écoulés durant lesquels le mouvement hip hop s’est considérablement transformé, non sans prendre le risque, toujours le même en réalité, celui de perdre sa singularité de mouvement artistique venu des classes populaires.
Alors, pour toutes ces raisons et sans doute pour beaucoup d’autres, Miguel fonde sa propre compagnie « En phase » en 2007 et crée en 2009 (10 ans après Daïji), son solo intitulé Temps d’arrêt co-produit par les CCN Ballet Preljocaj à Aix en Provence et Ballet National à Marseille, qu’il présentera un peu partout en France, en Guyane et en Inde. C’est à l’issu de la tournée de ce solo et de sa rencontre avec le public après chaque représentation, que Miguel imagine « sa conférence dansée » pour parler de sa danse hip hop.